Je sombre comme une bûche dévorée par l'eau trouble, par cet océan sans fin où mon regard n'arrive à déceler le vrai du faux.... Impression de vide, d'étouffer, je croule sous les tremblements de mon enveloppe de chair. Si lancinant tête à tête avec mes peurs, mes craintes. Arriverai-je à m'échapper de ce piège ? Je l'ignore.. Je tente... En vain.. Suffocations... De froides sensations surgissent brusquement, de douloureux déchirements me transpercent au plus profond de mon âme. Mes doigts se ferment, je résiste à hurler sous les coups des lames avides tranchant chaque millimètre de ma chair. Mon corps se découpe, se morcèle, se consume sous les fleurs de feu avides..

Mon visage se ravage de ma tristesse à ma propre impuissance.. Mon abandon de l'existence.. Mon murmure chuchote en vain : pourquoi ? Pourquoi n'est tu plus là toi.. ma lueur ? L'écho du vide me cisaille.. Je sais et je saurais que vivre sans lui m'est impossible. Il est mon air... Mon astre.. Le soleil qui me réchauffe de ses rayons.. Douce désillusion. Fin d'un rêve. Je coule.. Je perds conscience tandis que mes larmes s'écoulent de mes yeux, sans cesse, sans arrêt. Ces magnifiques diamants au goût d'amertume dévoilent mon supplice salé.. Se mêle à ma rivière de neige, le satin de ma peau.. Saveur du pêché.. De mon bonheur sans fin.

Les images défilent une à une, si chaudes et magnifiques. Étincelantes de mille et un feux, mille et une saveurs. De ses sourires, de sa voix, de sa présence, du parfum de son épiderme, du frottement de ses habits de flanelle et de soie, tout me semble si proche et irréel. Jusqu'à ce que ces envolés tourbillonnent et s'éteignent ensuite telle une lampe qu'on éteint… Avant de disparaître... Comme un adieu écrit sur une lettre. Un coup de poignard sur un monde trop parfait... Une tache de sang sur un poitrail... Une suite d'amertume qui m'étreint d'une vérité insondable. Je ne suis un rien, un grain de poussière dans l'immensité du firmament, une barque fendue partant à la dérive par manque de gouvernail...

Mes paupières se ferment, les flots impies me recouvrent dorénavant entièrement. Derrière le linceul de ténèbres, je perds mes sens... Ma vue, mon goût, mon toucher, mon ouïe, mon odorat. Je ne fais qu'un avec l'éthéré. Je ne possède plus la possibilité de distinguer le chaud ardent du froid hivernal, l'aveuglant de la lumière à son opposé, la douceur au rugueux. La seule chose que j'arrive à percevoir reste ma chute sans fin au plus profond du noyau de l'infini.. Les abysses sont en train de m'accepter comme nouveau pensionnaire, nouvelle souveraine de cristal entre une horde de spectres... Agonie...

Je murmure... Je souhaite tant de choses si impossible à réaliser.. Indénombrables.. Incalculables ... Parmi elles résident mon envie de dissiper aux quatre coins de la galaxie mon amour, envelopper de mes bras le globe terrestre, enrouler mes ailes autour de cette si fragile sphère bleue, pleurer de tout mon saoul ma douleur d'être séparé de ma moitié. Mon Prince, mon souverain... Mon tentateur... N'oublie jamais la saveur de mes lèvres interdites, de nos étreintes passionnées, de mon corps cambré sous le tien, de mes soupirs... Qu'importe où tu es, qu'importe si je disparais ici et maintenant... Mon amour flamboiera comme l'astre du jour en ayant comme combustible le centre de la Terre.

Enchaînement de désir où mes rubis de la vie s'écoulent sur mon derme en un floc floc régulier. Souilles mon grain pour rejoindre l'infinité, rougis ma crinière de diamant, mes ailes couleur de neige. Je me moque de me vider de mon ambroisie... Seul m'importe l'envol de mes dernières notes...

« Lucifer... je t'aime... »

Adieu. Au revoir.. Immortalité... Le cygne chante.. Sa mort derrière les joncs.. Sans savoir que son trépas n'est que fausseté.. Tromperie ... Un jour peut être trouverai-je la force de sortir de ce monde de cauchemar... De remarquer que tout n'est que illusion.. Car je suis bel et bien encore en vie.. Loin de tout.. Dans le jardin des ossements... Derrière le miroir séparant mon côté maléfique et mon propre moi...

Comment pourrait-il oublier sa moitié ? Comment pourrait-il supporter une telle perte à son corps, son corps, et sa raison ? Sa présence l'hanterait, tout comme ses doux sourires, ses baisers, sa tendresse et son amour. Il vivrait dans les songes de son passé, et resterait en vie grâce à sa rage, sa colère mêlées à son chagrin de plus purs.

Il ne désirerait qu'une seule chose :p


Ce texte est beau ♥
Délicieux~

C'est beau ce que tu as mis :3

*Câline Ketsounet*

Merci. J'en ferai plein comme ça *O*